Le dernier film du réalisateur Francis Ford Coppola est sorti la semaine dernière. L’attente aura été longue, du moins pour le réalisateur qui travaille sur ce projet depuis les années 80. L’histoire est une adaptation de deux événements historiques d’époques différentes : «La conjuration de Catilina» (se déroulant à l’époque de Cicéron) et la «décadence de Rome», le tout transposé aux Etats-Unis des temps modernes.
Le film relate la lutte de pouvoir entre les différents puissants de New Rome : Franklyn Cicero, Cesar Catilina et Hamilton Crassus III. Porté par un casting cinq étoiles (Adam Driver, Nathalie Emmanuel, Giancarlo Esposito, Shia LaBeouf, Aubrey Plaza, Jon Voight, Laurence Fishbourne), le film était attendu au tournant. Malheureusement, il n’atteint pas ses ambitions. La faute notamment à un scénario indigent et chaotique : il est difficile de rentrer dans une histoire dont les personnages ne sont presque pas présentés et que l’on peine à comprendre. Coppola disperse ici des références maladroites à coup de citations philosophiques sorties de leur contexte et sans impact. On sent la volonté d’avoir une portée humaniste certes, mais c’est amené avec les sabots. Ce qui est vraiment dommage de la part du réalisateur d’«Apocalypse Now». Pour ce qui est du jeu d’acteur, il n’est pas à remettre en question puisque les comédiens ne font que suivre le scénario et le réalisateur. Malgré cela, on a droit à des scènes à la limite du théâtral voire du cabotinage. Certaines scènes de Shia LaBeouf nous rappellent qu’il a joué dans la série pour enfants «La Guerre des Stevens». Côté mise en scène, le sujet reposant avant tout sur la politique et les intrigues, elle demeure classique. C’est vraiment la direction artistique qui pose problème. Les décors, pour la plupart numériques et pas très réussis, donnent l’impression de voir les trois mêmes bâtiments tout au long du métrage. Les costumes, quant à eux, font vraiment penser à des séries de science-fiction au budget serré. Il faut croire que le budget pourtant conséquent (100 millions de dollars) est passé dans le cachet des comédiens ainsi que dans les décors numériques. Vous comprendrez qu’on ne recommande pas ce film même si on comprend l’engouement que peut procurer la sortie du dernier Francis Ford Coppola. Clap de fin pour la carrière du réalisateur ? On vous invite, tout de même, à vous rendre en salle pour vous faire votre opinion.